Dans l’Antiquité, le synœcisme (en grec ancien συνοικισμός / sunoikismós, dérivé de σύν / sún « avec, en communauté avec » et οἶκος / oikos, « maison », soit « communauté de maisons ») est la réunion de plusieurs villages en une cité. C’est une forme d’urbanisation qui consiste en général en l’union de plusieurs villages avec égalité des droits entre les différentes composantes et formation d’institutions politiques et culturelles unifiées.

La nouvelle entité se choisit un nom et une divinité protectrice dont le culte sera rendu dans ce qui sera le centre de la nouvelle cité, le plus souvent une ville existant déjà auparavant (dans la Grèce antique du moins). C’est en ce lieu que seront rassemblées toutes les activités de la vie publique : débats, assemblées des citoyens (Ekklêsia en Grèce). C’est donc de l’époque du synœcisme que datent ─ toujours en Grèce ─ l’aménagement d’une agora, le choix d’une divinité protectrice et l’édification de son temple ainsi que la construction de murailles urbaines.

Le synœcisme est décrit par Plutarque comme un regroupement d’habitats. Il permet une urbanisation plus grande et plus rapide des cités grecques. Il fédère les cités grâce à une administration commune, et à des institutions et cultes communs. Ce rassemblement rend les cités plus fortes et plus riches en cas de guerre et ne favorise aucune catégorie sociale. Plusieurs familles ont fondé la phratrie, plusieurs phratries fondent la tribu, et plusieurs tribus la cité.

La cité n’est pas un assemblage d’individus, mais une confédération de plusieurs groupes qui existaient avant et que la cité laisse subsister. La cité n’a aucune matérialité physique chez les Grecs. Elle a seulement des bornes qui se franchissent d’une manière spécifique. Chaque cité a un Roi-Dieu, représentant de dieu sur terre. La ville, en revanche, équivaut au sanctuaire. Elle a une matérialité, c’est l’acropole. Elle est délimitée et protégée.